humiliation scolaire

22 décembre 2006




Pédagogie et humiliation : sont ils et doivent ils rester des cousins éloignés ou de proches parents ?






J’ai réalisé mon stage au sein d’une école maternelle en CP. Je souhaitais observer l’humiliation en milieu scolaire. Je voulais étudier ce processus dans les petites classes. Le Cp est idéale, il représente le début de la scolarité et je pense qu’il est important de « bien » la commencer. Beaucoup trop d’enfants refoulent des ressentis qui pourront s’intensifier avec le temps. A travers ce blog je souhaite expliquer comment intervient l’humiliation en classe et quels sont les effets sur le psychisme de l’enfant et sur son avenir.



Ce sujet est extrêmement tabou et risqué, un psychologue en particulier, Pierre Merle, s’est penché dessus. Je me suis appuyé sur son ouvrage pour établir ma réflexion et sur une enquête de l’INSEE.


Qu’est ce que l’humiliation ?


L’humiliation est un phénomène ressenti par l’élève. Il est important de préciser que l’humiliation peut-être ressentie sans parole blessante du Maître. Elle qualifie la façon dont une personne rabaisse, diminue ou dévalorise une autre personne. Elle augmente son impact quand l’humiliant à autorité sur l’humilié. Elle définit un processus externe, le plus souvent visible. La honte qualifie l’expérience interne de la personne qui a été humiliée. L’origine du processus d’humiliation est une situation d’injustice, qui peut-être volontaire ou non.
L’humiliation des élèves est souvent dû également à une méconnaissance des droits de ces derniers. Les règlements intérieurs des établissements scolaires sont souvent composés essentiellement d’obligation. Le droit au respect, à l’expression individuelle et collective, y est peu développé de manière vague




Un petit peu d’histoire….


Avant la deuxième guerre mondiale, l’humiliation était une pratique pédagogique des enseignants très souvent utilisée. « Coup de règle, bonnet d’âne, note accroché au coup… » L’humiliation permettait d’asseoir l’autorité des enseignants. En 68 remises en cause de l’école. Les enseignants utilisent de nouvelles pédagogies.


Toutefois, l’humiliation a pris un nouveau visage :
► la forme la plus répandue est le rabaissement scolaire qui touche les élèves les plus faibles.
►La forme la plus violente est l’injure.
Aujourd’hui quelques exemples, notes distribuées à haute voie, note distribué par ordre décroissant….




Statistique de l’INSEE, en 1992 et de Pierre Merle en 2001


En 1992, une enquête de l’Institut National d’Etude démographique INEP révélait pourtant que 46% des collégiens et des lycéens interrogés (près de 2OOO) déclaraient s’être sentis parfois humiliés ou rabaissés.

Plus récemment, en 2001, une enquête de Pierre Merle sur le rapport des collégiens en 6ème et en 3ème aux math et aux français montraient la persistance de ces pratiques. Le questionnaire fut posé à 870 élèves de l’académie de Bretagne.

►20% ont ressenti « souvent ou assez souvent » le sentiment d’être humilié.
►58% n’ont jamais ressenti le sentiment d’être humilié.
►23% ont rarement ressenti le sentiment d’être humilié.

Dans cette enquête comme pour l’INED, le sentiment d’humiliation apparaissait, plus fréquemment chez les élèves faibles ou se considérant comme tel.



Ouvrage de Pierre Merle « l’élève humilié »

Pierre Merle : « l’élève humilié ». L’objectif de ce livre était de connaître les pratiques d’humiliation des élèves en vigueur dans les établissements. Merle a distingué une typologie de formes d’humiliation en distinguant :

Le rabaissement scolaire lié au statut d’élèves de l’injure liée à la personne.

Pierre Merle présente une interprétation de ces pratiques Humiliante en centrant l’analyse sur les intentions du Maître consciente ou non. Il montre aussi que l’humiliation des élèves, analysée comme interaction perturbatrice, est une pratique professorale contraire aux progrès scolaires des élèves.



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